Source : Histoire Géo
Pour tout comprendre sur le conflit Israël et la Palestine !
Nous vous donnons plus détaillée et mise à jour. Retraçons sur carte l'éternel conflit israélo-palestinien, depuis l’histoire biblique ancienne des juifs jusqu’à aujourd’hui.Â
Pour bien comprendre le conflit israélo-palestinien, je vais d'abord brièvement résumer l'histoire des Juifs, d'une part telle qu'elle est enseignée en Israël, et ensuite telle qu'elle est généralement établie par les historiens. En Israël, l'histoire des Juifs est surtout inspirée des textes bibliques.
Selon ce récit, les Hébreux étaient soumis à l'esclavage en Égypte. Lors de leur fuite vers le Sinaï, ils reçurent de Dieu la Torah et une terre promise à Canaan. Après la conquête de celle-ci, le royaume de David et de Salomon fut fondé, et le temple de Salomon bâti à Jérusalem. Le royaume se scinda ensuite pour former les royaumes d'Israël et de Juda. Mais au VIe siècle avant Jésus-Christ, la région fut conquise par les Babyloniens, qui détruisirent le temple de Salomon et qui emmenèrent le peuple en exil à Babylone. 50 ans plus tard, celui-ci put retourner à Jérusalem, où il bâtit le second temple.
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En 70 et en 132 après Jésus-Christ, alors que la région était sous contrôle romain, deux importantes révoltes furent violemment matées. Jérusalem fut détruite et les Juifs furent chassés de Judée, condamnés à vivre en exil, loin de leur terre. Si on se base maintenant uniquement sur les faits historiques, confirmés notamment par les découvertes archéologiques, au XIIIe siècle avant Jésus-Christ, le nouvel empire égyptien domine la région qui est appelée Canaan. Mais l'empire est affaibli par les Hittites au nord et par les Philistins, des peuples de la mer qui s'installent sur les côtes.
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L'Egypte se retire progressivement de la région, et apparaissent alors les royaumes d'Israël et de Juda, qui sont probablement fondés par des populations locales. Au VIe siècle avant Jésus-Christ, les babyloniens conquièrent la région, rasent Jérusalem et emmènent de force l'élite à Babylone. Après la conquête des Perses, celle-ci peut retourner à Jérusalem. Le second temple est alors construit et probablement que la Torah est écrite vers cette période, sur la base d'anciens textes et de récits transmis oralement.
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En –333, Alexandre le Grand, conquiert la région, qui est ensuite divisée en dynasties hélénistiques. La Torah est alors traduite en grec, qui est parlé dans tout le bassin méditerranéen oriental. Après une révolte juive, les Asmonéens fondent le royaume de Judée, qui conquiert les territoires voisins et convertit les peuples au judaïsme. La Judée est ensuite conquise par les Romains, qui, en –70, répriment une importante révolte à Jérusalem et détruisent le second temple. En –132, une autre révolte est violemment matée. Jérusalem est rebaptisée Aelia Capitolina et les Juifs y sont interdits. Mais ils ne sont pas expulsés de la Judée, qui est maintenant appelée la Syrie-Palestine.
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Il est cependant bien établi qu'à cette époque, il existe déjà de nombreuses communautés juives tout autour du bassin méditerranéen, issues de migration et de conversion. Au –4e siècle, l'empereur Constantin se convertit au christianisme et propage la religion dans l'Empire. Les Juifs sont alors progressivement marginalisés. Au –7e siècle, lors des conquêtes arabes, les Juifs et chrétiens des territoires conquis sont tolérés et peuvent pratiquer leur culte, à condition de payer une taxe supplémentaire. Au –8e siècle, le roi Khazar, Bulan et son élite se convertissent au judaïsme.
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Dans la péninsule ibérique, après la reconquista catholique, l'importante communauté juive qui est appelée séfarade doit se convertir ou quitter le territoire. Beaucoup partent alors au Maghreb et dans l'Empire ottoman où ils sont tolérés. En Europe, depuis la période des croisades, les Juifs sont régulièrement persécutés. Beaucoup se réfugient en Pologne où ils sont bien accueillis et où ils forment ce qu'on appelle les Juifs Ashkénazes. Au –18e siècle, il y a environ 1 million de Juifs dans le monde. La plupart vivent en Pologne, mais le pays est menacé par ses puissants voisins que sont la Russie, la Prusse et l'Autriche. Entre 1772 et 1795, la Pologne est entièrement partagée entre ses trois voisins.
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La majorité des Juifs se retrouvent désormais en Russie où, dans un premier temps, ils sont tolérés mais très contrôlés. En 1881, après l'assassinat du Tsar Alexandre II, son fils héritier Alexandre III monte sur le trône et entame une politique autoritaire et répressive qui vise plus particulièrement les Juifs. En conséquence, une centaine de pogroms, c'est-à -dire des attaques violentes et parfois meurtrières contre les Juifs, éclatent dans tout le pays sans réaction de l'État. Les Juifs de l'Ouest, mais certains commencent à envisager de migrer en Palestine. Ils créent le groupe Les Amants de Sion, Sion étant une colline de Jérusalem.
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A cette époque, environ 25 000 Juifs, principalement séfarades, vivent dans les grandes villes de l'Empire Ottoman, proches des lieux saints du judaïsme. Ils forment ce qu'on appelle le vieux Yishuf. A partir de 1881, les nouveaux migrants, principalement des Juifs ashkénazes en provenance d'Europe, forment le nouveau Yishuf. Ils arrivent par vagues de migration qui sont appelées des Alliés. Cependant, la grande majorité des Juifs qui fuient les pogroms en Russie préfèrent s'installer aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France. En France, Alfred Dreyfus, un capitaine juif, est accusé à tort d'avoir fourni des informations secrètes aux Allemands. L'affaire prend de l'ampleur alors que l'antisémitisme monte dans le pays.
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En 1895, Dreyfus est dégradé en public à Paris. Parmi la foule se trouve Theodor Herzl, un journaliste juif autrichien. L'année suivante, ce dernier publie un livre dans lequel il unit les Juifs du monde entier en un seul peuple, qui n'est pas assimilable et qui, pour fuir les persécutions, doit fonder son propre État en Palestine ou en Argentine. Le 29 août 1897, il organise à Bâle, en Suisse, le premier congrès sioniste avec comme objectif de préparer l'établissement d'une patrie pour le peuple juif. Herzl part alors à Constantinople défendre sa cause auprès du sultan ottoman, mais sans succès. Le 23 août 1897, le président de la République, Jérôme de Pogrom, propose alors de fournir des terres en Ouganda pour implanter une colonie juive.
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Mais l'offre est refusée. Désormais, seule la Palestine intéresse les sionistes. Au même moment, en Russie, une nouvelle vague de pogroms très meurtriers a lieu, ce qui provoque de nouveaux départs. Cette fois, en 10 ans, environ 40 000 Juifs s'installent en Palestine. Sur la côte, ils fondent Tel Aviv. Et dans les campagnes, ils achètent des terres et des marais qu'ils aménagent pour former des communautés agricoles autonomes et autogérées, sans propriétaires. Par ailleurs, l'hébreu, qui depuis près de quinze siècles n'est plus utilisé que pour les cultes religieux, est progressivement modernisé pour être à nouveau parlé au sein de la communauté juive. En 1914 commence la première guerre mondiale.
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L'empire ottoman se range du côté des empires centraux. Plusieurs fronts s'ouvrent alors face au Royaume-Uni. L'un vers le stratégique canal de Suez, un autre dans les Dardanelles où un débarquement allié est repoussé, et enfin un troisième en Mésopotamie où une importante armée britannique s'ouvre. En difficulté, le Royaume-Uni cherche de nouveaux soutiens dans la région. D'une part, le pays encourage Hussein Ben Ali, le shérif de l'Amec, à se révolter contre l'Empire ottoman, lui promettant l'indépendance d'un État arabe. D'une autre, un accord secret est signé avec la France pour un partage de l'Empire ottoman après sa défaite. Et enfin, en 1917, alors que l'armée britannique s'apprête à entrer en Palestine, le ministre des Affaires étrangères Arthur Balfour publie une lettre ouverte dans laquelle il informe que le pays est favorable à la création d'un foyer national juif en Palestine.
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A la fin de la guerre, l'Empire ottoman est démantelé, principalement au profit de la France et du Royaume-Uni. Winston Churchill place ensuite deux fils de Hussein Ben Ali à la tête de la Transjordanie et de l'Irak et conserve la Palestine à l'ouest du Jourdain pour y établir un foyer national juif malgré les premières oppositions des 600 000 musulmans et des 70 000 chrétiens qui y vivent. Bien que minoritaire, les 80 000 juifs qui vivent en Palestine se structurent. Ils créent un syndicat pour les travailleurs juifs, mettent en place la Haganah, un groupe armé d'autodéfense, et créent l'Agence juive pour la Palestine qui sert de gouvernement non officiel au Yishouv.
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L'immigration juive en provenance d'Europe s'accélère avec le soutien du Royaume-Uni. Mais les Arabes perçoivent ces nouveaux migrants comme des envahisseurs et organisent des manifestations qui dégénèrent souvent en massacres de juifs. Mais bien que largement majoritaires, les Arabes ne sont pas obligés de se défendre. Les Arabes n'ont pas de structure commune forte et sont divisés par des conflits entre grandes familles influentes. En 1933, en Allemagne, Hitler monte au pouvoir et entame une politique de persécution contre les juifs afin de les exclure de la société. Beaucoup fuient alors vers la Palestine. Face à ce nouvel afflux, les Arabes se regroupent pour créer le Haut Comité Arabe avec à sa tête Amin al-Husseini, le grand mufti de Jérusalem. Celui-ci organise une grève générale contre l'administration britannique.
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Il exige la fin immédiate de l'immigration juive. Rapidement, la grève dégénère en guérilla et une série d'attaques sont organisées contre les Britanniques et les Juifs. En réaction, l'Irgun, une organisation militaire fondée par les membres les plus radicaux de la Haganah, venge les attaques en organisant une série d'attentats. De son côté, le Royaume-Uni envoie d'importants renforts militaires pour mater violemment la révolte. Mais le pays réalise qu'il sera compliqué de créer un État qui englobe les deux communautés, et envisage pour la première fois de scinder la Palestine en un État juif et un État arabe, tout en conservant sous mandat britannique une bande de terre jusqu'à Jérusalem.
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Mais pour la première fois, les pays arabes voisins s'unissent et annoncent qu'ils s'opposent à une partition de la Palestine et à la création d'un État juif. Or, à la veille de la seconde guerre mondiale, le Royaume-Uni a besoin d'alliés dans la région pour garder le contrôle de la Méditerranée orientale par où transite le pétrole irakien et pour protéger le Canada. Le pays change alors radicalement sa politique et s'engage à créer dans les dix ans à venir un État unifié dans lequel il n'y aura pas plus d'un tiers de juifs. Par conséquent, l'immigration juive est désormais très fortement restreinte. Si ce revirement apaise les tensions et met fin à la révolte arabe, en face, il provoque la colère des juifs qui se sentent trahis. Au début de la seconde guerre mondiale, l'Italie bombarde la Palestine et lance une offensive depuis la Libye vers l'Égypte.
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Mais après avoir été repoussée par les Britanniques, d'importants renforts allemands débarquent et reprennent le dessus. Craignant l'invasion de la Palestine, la Haganah crée le Palma, une unité d'élite qui se forme à la guerre. Mais finalement, les Allemands sont repoussés d'Égypte. Vers 1943, alors que l'information du génocide des juifs par l'Allemagne nazie commence à circuler, Ben Gurion, le président de l'agence juive, prépare un plan visant à permettre l'immigration d'un million de juifs. La Haganah organise alors clandestinement l'immigration des juifs. Ceux qui sont interceptés par les Britanniques sont envoyés dans des camps à Chypre.
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Face à l'intransigeance britannique, le Palma, l'Irgun et le Lehi, un nouveau groupe armé terroriste qui rêve d'établir un état juif entre le Nîmes et l'Egypte, sont en train de se battre contre les Britanniques. Le 22 juillet 1946, à Jérusalem, l'Irgun commet un attentat très meurtrier contre l'administration britannique. Mis à mal, le Royaume-Uni échoue à trouver un accord entre les sionistes et les nationalistes arabes et décide de transmettre le problème palestinien à l'ONU qui vient d'être créée. Celle-ci met en place une commission internationale qui propose de scinder le territoire en deux états avec Jérusalem sur le plan de la guerre. Le plan, qui est soutenu par les États-Unis, est adopté malgré l'opposition des pays musulmans.
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Pour les sionistes, il s'agit d'une importante victoire car ils obtiennent une première reconnaissance internationale. Mais en face, c'est tout le monde arabe qui s'oppose à ce plan et à la création d'un état juif. Dans les grandes villes, les violences montent rapidement entre juifs et arabes et tournent à la guerre civile. Ben Gurion, conscient que les états arabes entreront en guerre après le départ des Britanniques, prépare le Yishuf à la guerre. La population en âge de combattre est conscrite, des émissaires sont envoyés secrètement en Europe pour acheter des armes, des munitions et des équipements de la seconde guerre mondiale. Et enfin, Golda Meir, une femme influente originaire de Kyiv, est envoyée aux États-Unis où elle obtient de l'importante communauté juive près de 30 millions de dollars de dons pour la guerre.
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Rapidement, le conflit se déplace des villes vers les campagnes. La communauté juive étant très éparpillée, les arabes attaquent les convois de ravitailles. Les cent mille juifs qui vivent à Jérusalem se retrouvent assiégés alors que des premiers volontaires de la toute nouvelle armée de libération arabe entrent sur le territoire. Face à la montée de la violence, les États-Unis envisagent de reconsidérer le plan de partage de l'ONU. Pour Ben Gurion, il y a urgence. Il entame un plan militaire destiné à établir une continuité territoriale. L'idée étant qu'aucun village arabe derrière la ligne ne peut être une menace intérieure, ni un point d'appui pour les futures armées arabes.
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Il faut donc soit les détruire, soit chasser les populations, soit strictement les contrôler. Il y a encore débat aujourd'hui pour savoir si ce plan est uniquement militaire ou s'il a une vocation de nettoyage ethnique. La Haganah, qui commence à recevoir clandestinement des armes en provenance de Tchécoslovaquie, passe à l'offensive. Elle reprend le contrôle de la route de Jérusalem et s'empare des villages arabes qui la surplombent. L'Irgoun et le Lehi commettent alors un massacre à Deir Yasser. Ce qui provoque la terreur au sein de la population arabe et pousse beaucoup à fuir. De leur côté, les pays arabes voisins se préparent à la guerre, mais chacun défend ses propres intérêts. Abdallah Ier voudrait intégrer la Palestine à la Jordanie, promettant de protéger les juifs qui y vivent.
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Les autres États veulent contrôler leur propre armée, l'attaque ne sera donc pas coordonnée. Le 14 mai 1948, à Tel Aviv, Ben Gurion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. A minuit, le mandat britannique se termine et le lendemain, les armées arabes entrent en guerre contre Israël. Ben Gurion, qui est désormais premier ministre, regroupe toutes les forces armées juives en une armée nationale, qui est appelée Tzahal. Le 11 juin, l'ONU obtient une trêve, qui profite surtout à Israël, car le pays continue d'importer de l'armement, notamment lourd, de Tchécoslovaquie avec l'appui de Moscou.
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A la fin du cessez-le-feu, en 10 jours, Tzahal s'empare des grandes villes entre Tel Aviv, Tel Aviv et Jérusalem, expulsant la population arabe vers l'est. Au nord, Nazareth est aussi prise, cette fois sans expulser la population en grande partie chrétienne. Commence alors une seconde trêve, durant laquelle un gouvernement palestinien est formé à Gaza avec le soutien des pays arabes, à l'exception de la Jordanie qui veut toujours annexer le territoire. Finalement, chaque pays signe séparément un armistice avec Israël, qui y gagne de nombreux territoires, y compris Jérusalem Ouest. Nazareth prend le contrôle de la bande de Gaza, et la Jordanie intègre la Cisjordanie à son territoire. Environ 700 000 arabes ont été chassés ou ont fui la guerre et sont désormais réfugiés dans des camps à Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins.
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La Ligue arabe et l'ONU veulent permettre leur retour, mais Israël refuse. Seuls 150 000 arabes vivent désormais en Israël. Le pays s'ouvre à l'immigration juive, notamment en provenance du Yémen et d'Irak, où les très anciennes communautés juives sont privilégiées. En seulement 3 ans, la population d'Israël double pour atteindre environ 1 400 000 habitants. La nouvelle frontière étant poreuse, des réfugiés arabes tentent de rejoindre leurs anciens villages, alors que d'autres organisent des raids pour voler ou attaquer les Juifs. Israël crée alors l'unité 101 avec Ariel Sharon à sa tête, afin d'organiser des représailles.
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Le 14 octobre 1953, celle-ci lance un raid nocturne contre le village de Kibya, qui est rasé et dont la population est massacrée. Au sud, la tension est importante autour de la frontière égyptienne, où de nombreuses raids et attaques ont lieu. En 1956, le nouveau président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez au détriment de la France et du Royaume-Uni. En réaction, ces derniers se rapprochent secrètement d'Israël pour organiser une offensive contre l'Égypte. L'armée israélienne conquiert rapidement le Sinaï, mais en pleine guerre froide, l'URSS et les États-Unis interviennent pour mettre un terme à l'offensive. Israël doit restituer le Sinaï à l'Égypte, mais le pays y a gagné une alliance importante avec la France, qui lui fournit des armes et qui l'aide à construire un réacteur nucléaire.
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En 1963, celui-ci est mis en service, ce qui permet la production de plutonium. Mais Israël maintient l'ambiguïté sur son programme nucléaire, ne laissant flûter aucune information. En 1964, la Ligue arabe unit les principaux groupes palestiniens et israéliens. L'organisation de libération de la Palestine, ou l'OLP, entame une lutte armée contre Israël via des attaques terroristes. Une des cibles est le tout nouvel aqueduc qui détourne une partie des eaux du lac de Tibériade pour développer l'agriculture et peupler le centre du pays. Les pays arabes tentent aussi d'empêcher ce projet en entamant la construction de canaux pour détourner les sources du lac. Mais profitant d'un incident frontalier, Israël bombarde ce chantier.
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La tension remonte alors d'un cran. Nasser installe des troupes à la frontière avec Israël et organise le blocus du détroit de Tiran, fermant l'accès au port d'Aïlat. Israël y voit une déclaration de guerre et lance une offensive contre l'Egypte et ses alliés, la Syrie et la Jordanie. En seulement six jours, le pays l'emporte et prend le contrôle du Sinaï, du plateau du Golan et des territoires palestiniens où des premiers colons israéliens commencent à s'installer malgré l'appel de l'ONU au retrait d'Israël des territoires occupés. Yasser Arafat, le nouvel homme fort de l'OLP, se réfugie en Jordanie où il intensifie les attaques contre Israël. Il monte en puissance et tente même de renverser le roi jordanien mais sans succès.
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Ce dernier réagit en attaquant les Palestiniens du pays. Yasser Arafat fuit alors au Liban où il continue la lutte armée contre Israël, y compris via des attentats terroristes à travers le monde. En 1972, lors des Jeux Olympiques de Munich, un commando palestinien prend en otage la délégation israélienne et tue 11 athlètes. Le 6 octobre 1973, l'Egypte et la Syrie lancent une attaque surprise contre Israël avec comme objectif de récupérer le Sinaï et le Golan. Israël, dans un premier temps, est mise à mal mais parvient au bout d'une semaine à reprendre le dessus, notamment avec le soutien des États-Unis qui envoient des armes via un pont aérien.
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En réaction, les pays arabes producteurs de pétrole diminuent leur production pour faire monter le prix du baril. Ils mettent un embargo sur le pétrole aux pays alliés d'Israël. Un cessez-le-feu est alors signé et des premières négociations ont lieu entre Israël et l'Egypte. En 1977, le président égyptien Anwar el-Sadat est le premier chef d'État arabe à faire une visite officielle en Israël. Deux ans plus tard, les deux pays signent un traité de paix. L'Egypte reconnaît Israël, en échange de quoi le pays récupère le Sinaï. La frontière sud étant sécurisée, Israël se concentre maintenant sur le Liban. Où l'instabilité politique profite à l'OLP qui continue ses attaques contre Israël avec le soutien de la Syrie. Les forces israéliennes envahissent le sud du pays et après le siège de Beyrouth obtiennent le départ de l'OLP en Tunisie.
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Mais en 1985, Israël bombarde le nouveau siège de l'OLP à Tunis. Fin 1987, dans la bande de Gaza, la population palestinienne se révolte contre l'occupation israélienne armée de cailloux et de cocktails molotov. Ce qui marque le début de la première intifada. La violence monte rapidement et se propage dans tous les territoires occupés. La révolte étant spontanée, elle est récupérée par des organisations plus radicales telles que le Hamas, une organisation islamiste qui est créée pour l'occasion par des membres des frères musulmans et qui prône le djihad contre Israël. A l'inverse, Yasser Arafat apaise sa politique. A Alger, il proclame l'état de Palestine, reconnaît Israël et renonce à toute forme de terrorisme contre Israël. En un an, 87 pays reconnaissent la Palestine. Des premières rencontres ont alors lieu et aboutissent en 1993 à la signature d'un premier accord historique entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien.
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Les deux se reconnaissent mutuellement et Israël s'engage à se retirer progressivement des grandes villes palestiniennes. Mais les plus radicaux des deux camps s'opposent à ces accords et veulent faire déchouer tout rapprochement. Le 25 février 1993, Israël se réunit avec Israël. En 1994, à Hébron, un terroriste israélien tue 29 palestiniens dans une mosquée. L'année suivante, un étudiant extrémiste juif assassine Yitzhak Rabin à Tel Aviv. En face, le Hamas qui s'oppose à la reconnaissance d'Israël organise une vague d'attentats terroristes dans tout le pays. En 2000, le président des États-Unis, Bill Clinton, invite le nouveau premier ministre israélien Ehud Barak et Yasser Arafat pour de nouvelles négociations.
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Cette fois, celles-ci échouent sur des questions de la justice. Les musulmans contrôlent l'esplanade des mosquées, sur laquelle se trouvent le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Les juifs appellent cet endroit le Mont du Temple, car les ruines du second temple et peut-être celle du Temple de Salomon s'y trouvent. Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, qui est désormais un homme politique, visite le lieu. Les musulmans se réunissent à Tel Aviv. provocation. Des manifestations sont organisées et dégénèrent rapidement. Face à la violente répression israélienne, une nouvelle vague d'attentats terroristes est organisée dans tout le pays. La ligue arabe propose alors à Israël la paix, la reconnaissance du pays et la normalisation de leurs relations en échange du retrait complet des territoires occupés.
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Mais Ariel Sharon qui est maintenant premier ministre refuse et lance même son armée reprendre le contrôle total de la Cisjordanie. En parallèle, il entame la construction d'une barrière de séparation à la frontière avec la Cisjordanie officiellement pour se protéger contre les attaques terroristes. Mais son tracé intègre de nouveaux territoires. La barrière est largement condamnée notamment par l'ONU et par la cour de justice internationale. Alors pour apaiser les tensions, Ariel Sharon démantèle les 21 colonies israéliennes de la bande de Gaza et évacue le territoire. En 2006, des élections palestiniennes sont organisées. Le Hamas est le premier pays à défendre les droits de l'homme.
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Le Hamas qui est considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis l'emporte et son chef Ismaël Agnié devient premier ministre. Mais rapidement un conflit armé éclate entre le Hamas et son principal concurrent le Fatah. Ce dernier s'empare de la Cisjordanie alors que le Hamas prend le contrôle total de la bande de Gaza. Israël impose alors un blocus au territoire. Deux millions d'habitants se retrouvent piégés sur une bande de terre de 365 km² sans aide internationale et dans les mains du Hamas qui tire régulièrement des roquettes vers Israël. En représailles, l'armée israélienne bombarde puis envahit la bande de Gaza. Après avoir détruit les infrastructures, y compris publiques, qui peuvent être utilisées par le Hamas, Tzahal se retire. En 2012, la Palestine obtient le statut d'État non membre observateur de l'ONU.
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L'année suivante, de nouvelles négociations de paix sont organisées à l'appel du président des Etats-Unis, Barack Obama. Mais celle-ci échoue car d'une part, durant l'intervention, les États-Unis ont été défendus. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, accélère la colonisation des territoires occupés. Et d'une autre, car le Fatah et le Hamas tentent de se réconcilier, ce qui provoque la colère de Netanyahou qui met fin aux négociations. La même année, Israël lance une nouvelle offensive contre la bande de Gaza en riposte aux roquettes tirées par le Hamas. 18 000 habitations sont détruites ainsi que de nombreuses infrastructures publiques, y compris la seule centrale électrique. Après la guerre, Israël entre en guerre contre le Hamas et l'Israël. Il entame la construction d'un mur tout le long de la frontière, profond de plusieurs dizaines de mètres, afin d'empêcher le passage via des tunnels. En 2017, Donald Trump devient président des Etats-Unis.
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La même année, il reconnaît Jérusalem comme étant la capitale d'Israël et prépare le déménagement de son ambassade. Pour les Palestiniens, il s'agit d'une nouvelle provocation. Dans la bande de Gaza, une marche officiellement pacifique est organisée, demandant aussi la fin du blocus et le droit au retour des nombreux réfugiés. Mais Israël y voit une émeute et tire sur la foule. En 2020, Trump obtient la normalisation des relations entre Israël, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Mais les Palestiniens sont ignorés lors de ces rencontres et n'y obtiennent aucun avantage. Le 7 octobre 2023, le Hamas lance une grande offensive contre Israël sur terre, sur mer et dans les airs.
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Le mur de sécurité est franchi et des terroristes massacrent 1 139 personnes, principalement des Suèdes. civils alors qu'environ 250 personnes sont prises en otage. Israël met une semaine à reprendre le contrôle puis riposte en bombardant massivement toute la bande de Gaza puis en entamant l'invasion du territoire. Au moment où j'écris ce texte, au moins 32 000 palestiniens sont morts. Aujourd'hui plus que jamais, le conflit israélo-palestinien semble être sans issue. De nombreuses questions restent irrésolues. Il y a d'abord le statut des 5 millions de réfugiés dont 1,6 millions vivent encore dans des camps avec l'espoir d'un jour pouvoir retourner sur la terre de leurs ancêtres. Il y a ensuite le statut de Jérusalem que chacun voudrait avoir comme capitale ainsi que le contrôle des lieux saints qui s'y trouvent.
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Certains juifs rêvent aujourd'hui de bâtir un troisième temple sur l'esplanade des mosquées. Il y a aussi la question des 700 000 colons juifs qui vivent en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Ceux-ci sont soumis aux droits israéliens et ont donc plus de droits que les palestiniens. Qui, par exemple, risquent 10 ans de prison s'ils manifestent. En cas de paix, quel sera le sort des colons et comment sera définie la frontière entre Israël et la Palestine ? Du côté de la bande de Gaza, la situation humanitaire actuelle est catastrophique et tout est à reconstruire.
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A l'international, les Etats-Unis et l'Union européenne restent les plus grands alliés d'Israël. A l'inverse, l'Iran en est le plus grand ennemi. Le pays soutient militairement le Hezbollah qui attaque régulièrement depuis le Liban, les Houthis du Yémen qui s'empruntent aux navires israéliens dans la Mer Rouge et les groupes palestiniens tels que le Hamas et le djihad islamique. Le Hamas reçoit aussi un soutien important du Qatar qui héberge ses dirigeants.